Appartement-œuvre par Raul Zito
Infos :
Description :
Le couple de pluri-artistes Brésilien, Raul Zito et Clarisse Veredas se sont emparés d’un appartement de la résidence en y mélangeant poésie, palindromes, collages, peinture et pochoirs pour un résultat fort en émotion.
C’est à travers la mémoire et plus précisément à travers les 5 types de mémoires que les artistes ont trouvé leur inspiration afin d’essayer d’adapter chacune d’entre elles à une pièce de l’appartement-oeuvre.
La psychanalyse du feu
La création du couloir couleur bordeaux/rouge s’appuie sur l’essai philosophique Psychanalyse du Feu de Gaston Bachelard afin de symboliser la destruction et la création. Le couloir est la métamorphose et le renouveau de notre mémoire personnelle.
La terre et les rêveries de l’envie
C’est dans le salon que Zito fait référence au psychiatre et essayiste martiniquais Frantz Fanon, l’un des fondateurs du courant de pensée tiers-mondiste, et une figure majeure de l’anticolonialisme. L’artiste a imagé la place de la liberté d’expression, de la réciprocité de la violence et la manipulation de la mémoire collective par les États en général.
Les thématiques abordées à travers les nombreux collages de cette pièce sont :
Territoires, migrations, colonisation, interdits, frontières, gentrification, dispositifs de pouvoir et de contrôle, politiques de la mémoire, la lutte pour la terre et l’écologie et les soulèvements citoyens.
L’eau et les rêves
C’est dans les deux chambres du fond que l’artiste évoque la mémoire inconsciente et individuelle. Dans ces pièces, c’est de l’impalpable dont il est question, une dimension mystique et profonde s’y dégage.
De nombreuses références subtiles mais importantes ont permis de construire ce travail sur la mémoire personnelle et l’inconscient avec l’utilisation du langage des signes, du palindrome ou encore une référence à Bruce Lee qui ramène à la mémoire de l’ancien habitant de l’appartement à qui appartenait ce poster de l’acteur.
L’air et le rêve
La cuisine dépeint l’enfance face à l’histoire officielle, l’héritage imposé, les livres d’histoire. La version unilatérale de l’histoire comme seule vérité. Il souhaite mettre en avant différentes formes d’éducation qui ne passe pas forcément par celle imposée par l’État.
La machine à écrire posée sur la table est comme un symbole du protagoniste dans l’écriture de sa propre histoire, mais aussi comme un accès à la liberté. L’écriture est vue ici comme une arme de guerre, comme un outil de construction de son histoire, mais aussi de l’histoire commune.
La circularité du temps est mise en avant avec l’utilisation du palindrome “Rêver” ou encore de l’Oroboro (cercle au sol de la pièce avec un point au milieu) symbole du cycle.